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Article détaillée [[wikipedia:Ascendance_thermique|Ascendance thermique de Wikipédia]].
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En vol de thermique, le pilote recherche des colonnes d'air ascendantes qui résultent de l'échauffement du sol par le [[wikipedia:Soleil|soleil]]. L'air en contact avec le sol est alors réchauffé et peut se mettre à monter spontanément comme une montgolfière :
En vol de thermique, le pilote recherche des colonnes d'air ascendantes qui résultent de l'échauffement du sol par le [[wikipedia:Soleil|soleil]]. L'air en contact avec le sol est alors réchauffé et peut se mettre à monter spontanément comme une montgolfière.
*Ce mouvement se fait sans échange de '''chaleur''' avec l'air environnant car les masses d'air se mélangent mal.  
*La pression diminue lorsque l'altitude augmente, la bulle qui monte se dilate (ou se détend). Comme l'énergie thermique de la bulle d'air chaud reste constante (pas d'échange de chaleur avec l'air environnant), on parle de détente [[wikipedia:Processus_adiabatique|adiabatique]]. La baisse de température est uniquement due à la détente, on parle alors de [[wikipedia:gradient_thermique_adiabatique|gradient thermique adiabatique]] qui dépend des conditions qui règnent sur terre. Sa valeur approximative est de '''1°C/100m en atmosphère sec''' (hors nuage).
 
En théorie, il existe 3 comportements possibles, qui dépendent du profil vertical de la température de l'air ambiant :
*si la diminution de température de l'air ambiant avec l'altitude est plus élevé que 1°C/100m, alors la bulle d'air chaude qui part du sol reste toujours plus chaude (donc plus légère) que l'air qui l'entoure malgré la détente adiabatique, et a donc tendance accélérer vers le haut. La masse d'air est dite superadiabatique (souvent appelée instable). Dans le cas d'une masse d'air instable, il n'est même pas nécessaire que le soleil réchauffe le sol, car tout mouvement résulterai en une accélération de ce mouvement. Dans les fait, une telle situation de masse d'air instable ne perdure pas.
*Si le gradient de température est plus faible que 1°C/100m, alors la masse d'air chaude qui part du sol reste toujours plus chaude au contraire tout mouvement de l'air vers le haut a tendance à être contrarié par sa dilatation adiabatique, qui l'amène à une température inférieure à celle de l'air ambiant. La masse d'air est alors stable. C'est pourquoi les masses d'air très homogènes ne sont pas favorables à la convection, même s'il fait très chaud. Ceci est typique en Europe du Nord d'une situation pré-orageuse. Comme le mélange de l'air ne peut pas se faire avec les couches supérieures, la température augmente à basse altitude par un phénomène de bouchon. Ensuite, des orages violents éclatent lorsque le bouchon cède. Les conditions les plus favorables se rencontrent derrière les fronts froids, lorsqu'une masse d'air froid passe sur un sol encore chaud, ce que les météorologues appellent un [[ciel de traîne]].
*Si le gradient de température est égale au gradient thermique adiabatique, La situation est ni stable, ni instable.
 
 


Les bulles d'air chaud les plus probables se trouvent dans les zones de contrastes thermiques telles que les champs moissonnés récemment, des parkings de supermarché, les routes et autoroutes, et surtout les gravières et secteurs rocheux. Si l'on est certain de ce principe physique, il n'en reste pas moins vrai qu'il est difficile d'associer un aspect du sol avec la certitude de la présence d'un « [[Ascendance thermique|thermique]] ».
Les bulles d'air chaud les plus probables se trouvent dans les zones de contrastes thermiques telles que les champs moissonnés, des parkings de supermarché, les routes et autoroutes, et surtout les gravières et secteurs rocheux. Si l'on est certain de ce principe physique, il reste difficile d'associer un aspect du sol avec la certitude de la présence d'une ascendance [[Ascendance thermique|thermique]]. C'est pour ce côté aléatoire que le pilote doit conserver une zone posable accessible suivant son altitude, à tout instant  .


Comme le vol de thermique nécessite une colonne d'air chaud, son exploitation n'est possible en règle générale, dans les latitudes moyennes, que du printemps à la fin de l'[[été]]. Il y a peu de thermiques en [[hiver]], compte tenu du faible ensoleillement pour les déclencher et du faible potentiel d'absorption thermique de la neige (environ 1 %). Toutefois, dans les [[Alpes du Sud (France)|Alpes du Sud]], il est possible de trouver des thermiques toute l'année. Dans le sud des [[États-Unis]], lorsque le temps est ensoleillé en hiver, il y a des ascendances thermiques parfaitement exploitables en milieu de journée.
Le vol de thermique nécessite une colonne régulière d'air chaud, exploitable lorsque le profil de température de la masse d'air est bon, et le soleil suffisamment puissant. En règle générale, cela se produit à nos latitudes moyennes du printemps à la fin de l'été. Il y a peu de thermiques en hiver, compte tenu du faible ensoleillement et des masses d'air qui possèdent des caractéristiques de gradient de température qui limite le phénomène de la convection.


[[Fichier:Cumulus clouds in fair weather.jpeg|thumb|200px|Cumulus.]]Aux autres latitudes, les masses d'air possèdent des caractéristiques de gradient de température (différence de température entre deux altitudes) qui neutralisent le phénomène de la convection.
[[Fichier:Cumulus clouds in fair weather.jpeg|thumb|200px|Cumulus.]]Dans certaines conditions d'humidités, une ascendance thermique forme un nuage. Ces nuages formés par des ascendances sont appelés '''Cumulus''', avec une déclinaison suivant leur taille : Cumulus Fractus, Cumulus Humilis, Cumulus médiocris, Cumulus Congestus, Cumulo Nimbus.


Lorsque le vélivole trouve un thermique, généralement sous sa matérialisation (en fait un nuage appelé [[cumulus (nuage)|cumulus]], de forme cotonneuse et à base plate), il se met à décrire des spirales et tente de trouver la meilleure zone de montée. Celle-ci l'élèvera jusqu'à ce qu'il rencontre la [[Base d'un nuage|base des nuages]] (ou {{nobr|500 pieds}} au-dessous aux États-Unis), dans lesquels il ne pourra entrer pour des raisons légales (en planeur, seul le [[vol à vue]] est autorisé) ou bien à proximité de la [[couche d'inversion]] où la température cesse de décroître suivant l'adiabatique sèche. Il était dit que les ascendances devenaient inutilisables lorsque l'[[indice thermique]] à un niveau donné est inférieur en valeur absolue à {{unité|-2|K}}<ref>{{Ouvrage
Lorsque le vélivole trouve un thermique, généralement sous sa matérialisation (en fait un nuage appelé [[cumulus (nuage)|cumulus]], de forme cotonneuse et à base plate), il se met à décrire des spirales et tente de trouver la meilleure zone de montée. Celle-ci l'élèvera jusqu'à ce qu'il rencontre la [[Base d'un nuage|base des nuages]] (ou {{nobr|500 pieds}} au-dessous aux États-Unis), dans lesquels il ne pourra entrer pour des raisons légales (en planeur, seul le [[vol à vue]] est autorisé) ou bien à proximité de la [[couche d'inversion]] où la température cesse de décroître suivant l'adiabatique sèche. Il était dit que les ascendances devenaient inutilisables lorsque l'[[indice thermique]] à un niveau donné est inférieur en valeur absolue à {{unité|-2|K}}<ref>{{Ouvrage
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L'ascendance se poursuit dans le nuage et même se renforce, la condensation de l'eau absorbant un surcroît de chaleur (chaleur latente de changement d'état) ce qui accentue la différence de masse volumique entre l'air sec du nuage et l'air humide de l'ascendance. Un planeur qui s'approche trop près peut être obligé de sortir ses aérofreins pour ne pas se faire « [[aspiration dans un nuage|aspirer]] » par le nuage. Il n'est pas exceptionnel d'observer une vitesse verticale de {{unité|2|m/s}} même à plus de {{unité|120|km/h}}, sous un nuage, et ceci sous des latitudes moyennes (nord de la France). Il peut aussi prendre de la vitesse (sans dépasser les limites autorisées, ce qui mettrait la structure en danger) pour rester sous la base du nuage et accumuler de l'énergie cinétique, qui peut, une fois le nuage dépassé, être convertie en hauteur en réduisant la vitesse.
L'ascendance se poursuit dans le nuage et même se renforce, la condensation de l'eau absorbant un surcroît de chaleur (chaleur latente de changement d'état) ce qui accentue la différence de masse volumique entre l'air sec du nuage et l'air humide de l'ascendance. Un planeur qui s'approche trop près peut être obligé de sortir ses aérofreins pour ne pas se faire « [[aspiration dans un nuage|aspirer]] » par le nuage. Il n'est pas exceptionnel d'observer une vitesse verticale de {{unité|2|m/s}} même à plus de {{unité|120|km/h}}, sous un nuage, et ceci sous des latitudes moyennes (nord de la France). Il peut aussi prendre de la vitesse (sans dépasser les limites autorisées, ce qui mettrait la structure en danger) pour rester sous la base du nuage et accumuler de l'énergie cinétique, qui peut, une fois le nuage dépassé, être convertie en hauteur en réduisant la vitesse.
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*Ce mouvement se fait sans échange de '''chaleur''' avec l'air environnant car les masses d'air se mélangent mal.
*La pression diminue lorsque l'altitude augmente, la bulle qui monte se dilate (ou se détend). Comme l'énergie thermique de la bulle d'air chaud reste constante (pas d'échange de chaleur avec l'air environnant), on parle de détente [[wikipedia:Processus_adiabatique|adiabatique]]. La baisse de température est uniquement due à la détente, on parle alors de [[wikipedia:gradient_thermique_adiabatique|gradient thermique adiabatique]] qui dépend des conditions qui règnent sur terre. Sa valeur approximative est de '''1°C/100m en atmosphère sec''' (hors nuage).
En théorie, il existe 3 comportements possibles, qui dépendent du profil vertical de la température de l'air ambiant :
*'''Situation Stable''' : Si le gradient de température est plus faible que 1°C/100m, alors une bulle d'air poussée vers le haut devient plus froide que l'air qui l'entoure du fait de sa dilatation adiabatique. La bulle a tendance à redescendre à sa position initiale. La masse d'air est dite '''stable'''. Ce type de masse d'air n'est pas favorables à la convection.
*'''Situation Instable''' : Si la diminution de température de l'air ambiant avec l'altitude est plus élevé que 1°C/100m, alors une bulle d'air poussée vers le haut restera toujours plus chaude (donc plus légère) que l'air qui l'entoure du fait de la dilatation adiabatique, et a donc tendance accélérer vers le haut. La masse d'air est dite super-adiabatique ou '''instable'''. Dans le cas d'une masse d'air instable, il n'est même pas nécessaire que le soleil réchauffe le sol, car tout mouvement résulterait en une accélération de ce mouvement. Dans les faits une telle situation d'équilibre instable ne perdure pas. Les mélanges verticaux vont spontanément se réaliser, plus ou moins brutalement (Orages dans les cas les plus brutaux), et le gradient de température vertical va se stabiliser à environ 1°/100m. Ce type de masse d'air est en quelque sorte trop favorable à la convection.
*Si le gradient de température est égale au gradient thermique adiabatique de 1°/100m, La situation est ni stable, ni instable. C'est une situation favorable à une convection générée par l'échauffement du sol par le soleil.
Ceci est typique en Europe du Nord d'une situation pré-orageuse. Comme le mélange de l'air ne peut pas se faire avec les couches supérieures, la température augmente à basse altitude par un phénomène de bouchon. Ensuite, des orages violents éclatent lorsque le bouchon cède. Les conditions les plus favorables se rencontrent derrière les fronts froids, lorsqu'une masse d'air froid passe sur un sol encore chaud, ce que les météorologues appellent un [[ciel de traîne]].


=== Surdéveloppement vertical ===
=== Surdéveloppement vertical ===