« 8-1 Cellule (motoplaneurs) » : différence entre les versions

De wiki-spl
Aller à la navigation Aller à la recherche
 
(Une version intermédiaire par le même utilisateur non affichée)
Ligne 18 : Ligne 18 :




<gallery mode="packed" heights=200px>
<gallery mode="packed" heights="200px">
Fichier:Cellule_profil_vocabulaire.png|'''Vocabulaire d'une demie-aile'''. Le même vocabulaire est utilisé pour tous les autres composants aérodynamiques avec profils (empennages, hélice...).
Fichier:Cellule_profil_vocabulaire.png|'''Vocabulaire d'une demie-aile'''. Le même vocabulaire est utilisé pour tous les autres composants aérodynamiques avec profils (empennages, hélice...).
Fichier:Cellule_Aile_1.png|Structure d'une demie-aile simple.  
Fichier:Cellule_Aile_1.png|Structure d'une demie-aile simple.  
Ligne 29 : Ligne 29 :
Le [[wikipedia:Fuselage|'''fuselage''']] contient le cockpit, le train d'atterrissage, et éventuellement le Groupe Moto Propulseur. De solides pions d'ancrages permettent de porter le fuselage entre les deux demie-ailes. Le fuselage se prolonge vers l'arrière (poutre de queue) pour servir de point d'ancrage aux empennages, relativement loin du centre de gravité de l'aéronef. Le fuselage peut contenir un réservoir de carburant.
Le [[wikipedia:Fuselage|'''fuselage''']] contient le cockpit, le train d'atterrissage, et éventuellement le Groupe Moto Propulseur. De solides pions d'ancrages permettent de porter le fuselage entre les deux demie-ailes. Le fuselage se prolonge vers l'arrière (poutre de queue) pour servir de point d'ancrage aux empennages, relativement loin du centre de gravité de l'aéronef. Le fuselage peut contenir un réservoir de carburant.


<gallery mode="packed" heights=170px>
<gallery mode="packed" heights="170px">
Fichier:Cellule_Fuselage_1.png|Structure d'un fuselage simple  
Fichier:Cellule_Fuselage_1.png|Structure d'un fuselage simple  
</gallery>
</gallery>
Ligne 47 : Ligne 47 :
Les commandes de vols sont '''identifiés par des couleurs'''. Le rouge est réservé aux commandes d'urgences comme par exemple le largage de la verrière pour l'évacuation en vol. Une commande de couleur rouge ne doit normalement pas être manipulée en situation normale. Un cas particulier existe dans le cas où la commande d'ouverture normale de verrière (couleur blanche) est la même que la commande de largage de la verrière (couleur rouge), la couleur de la commande sera alors rouge.
Les commandes de vols sont '''identifiés par des couleurs'''. Le rouge est réservé aux commandes d'urgences comme par exemple le largage de la verrière pour l'évacuation en vol. Une commande de couleur rouge ne doit normalement pas être manipulée en situation normale. Un cas particulier existe dans le cas où la commande d'ouverture normale de verrière (couleur blanche) est la même que la commande de largage de la verrière (couleur rouge), la couleur de la commande sera alors rouge.


<gallery mode="packed" heights=170px>
<gallery mode="packed" heights="170px">
Fichier:Cellule_cockpit_1.png|Description d'un cockpit simple. '''Noter la couleur normalisée des commandes'''. ''Les commandes non représentées (train d'atterrissage, volets de courbure, réglage palonnier...) sont de couleur noire.''
Fichier:Cellule_cockpit_1.png|Description d'un cockpit simple. '''Noter la couleur normalisée des commandes'''. ''Les commandes non représentées (train d'atterrissage, volets de courbure, réglage palonnier...) sont de couleur noire.''
</gallery>
</gallery>
Ligne 82 : Ligne 82 :


=== Techniques de construction ===
=== Techniques de construction ===
Les planeurs sont fabriqués selon plusieurs techniques qui sont nées de l'histoire et des avancés technologiques. Les premières techniques se basaient sur une structure solide qui assure la résistance de la cellule, recouverte d'une peau qui assure l'écoulement aérodynamique optimal. Il s'agit notamment des structures en bois recouvertes de toile, ou en tubes d'aciers recouvertes de toile. Est arrivé ensuite les peaux rigides : une mince feuille de contreplaqué ou d'aluminium remplace la toile. En plus de participer à la résistance (ce qui permet d’alléger la structure), la peau rigide permet le respect des profils malgré les efforts aérodynamiques qui s'exercent. Enfin, l'avènement des matériaux composites ont permit l'élaboration de structure monocoque (ou presque!) : la peau seule est capable d'absorber les efforts nécessaire et il n'y a quasiment plus de structure. De telles structures quasi-monocoques sont réalisées avec des matériaux composites : l'addition de tissus résistants (à base de fibre de verre, de carbone, d'aramide...) noyées dans une résine (souvent de la résine époxy pour les planeurs). La haute résistance des matériaux composites permet de concevoir des ailes mince. La fabrication dans un moule permet la mise en forme très précise de la peau. Les performances sont alors optimales.
Les techniques de construction des planeurs sont nées de l'histoire et des avancés technologiques. Les premières se basaient sur une structure solide qui assure la résistance de la cellule, recouverte d'une peau qui assure l'écoulement aérodynamique optimal (notamment les structures en bois recouvertes de toile, ou en tubes d'aciers recouvertes de toile). Est arrivé ensuite les peaux rigides : une mince feuille de contreplaqué rigide ou d'aluminium rigide remplace la toile. La structure peut être allégée car la peau mince contribue à la résistance, et sa rigidité permet l'éviter la déformation des profils dus aux efforts aérodynamiques qui s'exercent. Enfin, l'avènement des matériaux composites ont permit l'élaboration de structure monocoque (ou semi-monocoque) : la peau seule est capable d'absorber les efforts nécessaire et il n'y a quasiment plus de structure. De telles structures quasi-monocoques sont réalisées avec des matériaux composites : il s'agit de tissus résistants (à base de fibre de verre, de carbone, d'aramide...) noyées dans une résine (souvent de la résine époxy pour les planeurs). La haute résistance de ces matériaux composites permet de concevoir des ailes mince. La fabrication dans un moule permet la mise en forme très précise de la peau. Les performances sont alors optimales.


<gallery mode="packed" heights=200px>
<gallery mode="packed" heights="200px">
File:Airframe_(4_types).PNG|Quatre types de construction: (1)Structure + revêtement souple, (2)Structure allégée + revêtement travaillant, (3)Construction monocoque, (4)construction Semi-monocoque.
File:Airframe_(4_types).PNG|Quatre types de construction: (1)Structure + revêtement souple, (2)Structure allégée + revêtement travaillant, (3)Construction monocoque, (4)construction Semi-monocoque.
</gallery>
</gallery>
Ligne 96 : Ligne 96 :
'''Les pièces en composites'''
'''Les pièces en composites'''


Depuis l'avènement des matériaux composites pour le planeurs, les résines ainsi que les tissus sont très étudiés. Le tissus lui-même peut être composé de [[wikipedia:fibre de verre|fibre de verre]], de [[wikipedia:fibre_de_carbone|fibre de carbone]] ou d’[[wikipedia:aramide|aramide]], de différentes grosseurs, et tissé suivant différentes [[wikipedia:Armure_(tissage)|armures]]. '''L'orientation''' de chaque couche et le '''nombre de couche''' de tissus superposées est choisi en fonction des efforts que la pièce doit absorber. Enfin, une pièce peut être conçu en [[wikipedia:Composite_à_structure_sandwich|structure sandwich]] pour augmenter la rigidité des grandes surfaces. Pour le pilote, il est important de noter qu'un défaut dans une peau d'une structure monocoque ou semi-monocoque a potentiellement un impact sur la solidité de l'aéronef. Pour le mécanicien, une réparation nécessitera de connaître avec précision toute la composition de la peau.
Les pièces en composites sont faites de tissus imprégnés de résine. Le tissus lui-même peut être fabriqué à base de [[wikipedia:fibre de verre|fibre de verre]], de [[wikipedia:fibre_de_carbone|fibre de carbone]] ou de [[wikipedia:aramide|fibre d'aramide]], de différentes grosseurs, et tissées suivant différentes [[wikipedia:Armure_(tissage)|armures]]. '''L'orientation''' de chaque couche et le '''nombre de couche''' de tissus superposées est choisi en fonction des efforts que la pièce doit absorber. Enfin, une pièce peut être conçu en [[wikipedia:Composite_à_structure_sandwich|structure sandwich]] pour augmenter la rigidité des grandes surfaces. Pour le pilote, il est important de noter qu'un défaut dans une peau d'une structure monocoque ou semi-monocoque a potentiellement un impact sur la solidité de l'aéronef. Pour le mécanicien, une réparation nécessitera de connaître avec précision toute la composition de la peau.
<gallery mode="packed" heights=200px>
<gallery mode="packed" heights="200px">
File:Sierracomposites.com3.gif|Tissus de verre (blanc) et tissus de carbone (noir).
File:Sierracomposites.com3.gif|Tissus de verre (blanc) et tissus de carbone (noir).
Fichier:TwaronSRM.jpg|Tissus en aramide (plus connu sous le nom de Kevlar).
Fichier:TwaronSRM.jpg|Tissus en aramide (plus connu sous le nom de Kevlar).
Ligne 106 : Ligne 106 :
'''Assemblages démontables à sécuriser'''
'''Assemblages démontables à sécuriser'''


Un autre point à connaître du pilote est notion d'assemblage démontable et surtout leur sécurisation. Les assemblages démontables peuvent être réalisés par des vis, des écrous, clipsés ou encore par un simple axe. Il est impératif qu'ils soient parfaitement sécurisés car sous l'effet des variations de températures et des vibrations, il est possible d'observer un désassemblage non souhaité. Les constructeurs appliquent alors des techniques pour sécuriser de manière absolue les assemblages critiques de l'aéronef. Certains éléments sont à vérifier lors de la visite prévol.
Les assemblages démontables peuvent être réalisés par des vis, des écrous, des pièces clipsés ou encore par un simple axe. Il est impératif que ces assemblages ne puisse jamais se défaire d'eux même sous l'effet des variations de températures et des vibrations. Les constructeurs appliquent alors des techniques pour sécuriser de manière absolue les assemblages critiques de l'aéronef. Certains éléments sont à vérifier lors de la visite pré-vol, notamment les branchements rapides des commandes de vol entre les ailes et le fuselage, et entre le fuselage et la plan fixe horizontal.
<gallery mode="packed">
<gallery mode="packed">
Fichier:SPLINTgebogen.jpg|Écrou à créneaux, la goupille sécurise et empêche le desserrage  
Fichier:SPLINTgebogen.jpg|Écrou à créneaux, la goupille sécurise et empêche le desserrage  
Ligne 112 : Ligne 112 :
Fichier:Thread-locking_fluid_applied.jpg|[[wikipedia:Frein_filet|Frein filet]], une colle spéciale qui sèche après le serrage de la vis.  
Fichier:Thread-locking_fluid_applied.jpg|[[wikipedia:Frein_filet|Frein filet]], une colle spéciale qui sèche après le serrage de la vis.  
Fichier:Cotter_Pin_(PSF).png|Une [[wikipedia:Goupille|goupille]] fendue qui empêche l'axe de sortir de son articulation.
Fichier:Cotter_Pin_(PSF).png|Une [[wikipedia:Goupille|goupille]] fendue qui empêche l'axe de sortir de son articulation.
</gallery>
===Principes de transmission de l’effort du pilote===
Les [[wikipedia:Commandes_de_vol_(avion)|'''commandes de vol''']] d'un aéronef englobent l'ensemble des dispositifs présent dans le poste de pilotage et leurs liaisons mécaniques, hydrauliques ou électriques qui permettent d'agir sur les [[wikipedia:Gouverne|gouvernes]]. Les manettes de commande des moteurs, les systèmes d'assistance au pilotage en font partie. La liaison mécanique directe entre les commandes de vol et les gouvernes est la méthode principalement utilisée en aviation générale. Le pilote ressent directement les forces aérodynamiques appliquées sur les gouvernes, ce qui lui donne des informations complémentaires pour analyser une situation (par exemple une commande dure signifie que l'aéronef évolue à vitesse élevé, une commande trop molle signifie que la vitesse est peut-être trop faible).
Cette transmission mécanique peut se faire par plusieurs moyens qui ont chacun leurs avantage et inconvénients :
*Par '''câbles''' : Le [[wikipedia:Câble_de_traction|câble]] permet uniquement de "tirer", il en faut donc deux pour une gouverne qu'il faut actionner dans les deux sens. La transmission par câble est souvent utilisée dans les planeurs pour la liaison entre les palonniers et la gouverne de direction ainsi que pour la liaison entre la poignée jaune de largage et le crochet de remorquage. Ce système est très fiable mais impose un cheminement des câbles quasi-rectiligne.
*Par '''tubes ou bielles rigides''' : La bielle permet de "tirer" et de "pousser", donc une seule bielle suffit pour actionner une gouverne. Dans les planeurs, ce principe est généralement utilisé pour les ailerons, la gouverne de profondeur et les aérofreins. Tout comme les câbles, le système est très fiable et performant, mais le cheminement des bielles dans la cellule est complexe et nécessite des renvois de commandes. Ce système permet aussi une déconnexion plus aisée que les câbles lors de la mise en remorque du planeur.
*Par '''hydraulique''' : De l'huile est comprimée par l'action du pilote et est acheminée par un tuyau jusqu’à l'équipement où elle met un piston sous pression pour actionner un équipement. Dans les planeurs, ça peut être le cas du système de freinage, ou en motoplaneur du système de commande de pas d'hélice. Le gros avantage des commandes hydrauliques est l'aspect flexible du tuyau : il peut cheminer dans le fuselage de manière complexe, et changer de cheminement (utile pour un actionner un frein de roue sur un train rentrant !). Ce système nécessite un niveau d'huile suffisant, et l'absence de fuites.
*Par '''système électrique''' : Le pilote actionne un bouton, un interrupteur ou un curseur qui envoie un signal via des câbles électriques à un moteur en charge d'actionner un équipement. Quelques rares aéronefs disposent d'un compensateur de profondeur actionné électriquement. L'inconvénient majeur du système est la nécessité de disposer d'une source électrique fiable durant tout le vol - ce n'est pas le cas des planeurs. Les démoustiqueurs de bord d'attaque sur les planeurs de compétitions ne sont pas critiques pour la sécurité du vol et sont souvent actionnées par des moteurs électriques.
<gallery mode="packed" heights=200px>
Fichier:Manual_flight_controls.jpg|'''commande de vol par câbles''' sur un avion de collection ''DH82A Tiger Moth''.
Fichier:CommandesDeVols_bielles_1.png|'''commande de vol par bielles''' dans le fuselage d'un planeur
</gallery>
</gallery>

Dernière version du 13 janvier 2024 à 20:38

Cellule

Principaux composants de la cellule d'un motoplaneur

La cellule d'un aéronef est l'ensemble des composants, à l'exclusion du moteur et de l'instrumentation de bord. L'ensemble des composants de la cellule permettent de répondre à tous les besoins du vol : écoulement aérodynamique, résistance, contrôle de la trajectoire, emport de passagers, déplacement au sol...etc. Suivant la volonté du concepteur du planeur, ce dernier peut être optimisé pour le vol lent, le vol rapide, ou encore pour les vols écoles. Les connaissances détaillées ici permettent au pilote de comprendre le rôle de chaque composant, aussi bien au sol (visite technique pré-vol) qu'en vol (technique de pilotage...)


Ailes

Planeur Ventus2, aile se terminant par des winglets, en cours de largage de l'eau contenu dans ses ballasts.

L'aile a pour rôle principal de générer de la portance. L'avant arrondi de l'aile est appelé bord d'attaque et l'arrière effilé le bord de fuite. La surface du dessus de l'aile est appelée extrados et la surface du dessous est appelée intrados.

L'aile se compose de la demie-aile gauche et la demie-aile droite. Ces demie-ailes sont amovibles, attachées l'une à l'autre par une ou deux clefs d'aile, elles emprisonnent le fuselage et s'y accroche par 4 pions qui supportent les éfforts. Chaque demie-aile abrite également un certain nombre de commandes telles que des ailerons, des aérofreins et éventuellement des volets. De plus, il peut y avoir des réservoirs de carburant, ou d'eau (ballasts). De nos jours, les extrémités de l'aile (le saumon) incurvées vers le haut sont appelée winglet et augmente les performances. En dessous du saumon, un patin ou une petite roulette permet de protéger l'aile lorsqu'elle frotte au sol.


La structure essentielle d'une aile se compose :

  • d'un longeron qui supporte les efforts
  • de nervures qui donnent la forme du profil d'aile.
  • d'un revêtement non-travaillante (toile) ou travaillante (matériaux composites)
  • d'un système de connexion et d'attache au fuselage (Pions et clefs d'aile).


L'aile doit supporter les efforts statique de portance et de trainée, et leurs variations lors du braquage des ailerons, des volets et des aérofreins. Plus difficile à appréhender, elle doit aussi avoir une certaine rigidité en torsion, ce qui influe fortement la vitesse maximum de l'aéronef, car plus l'aile est rigide et plus le phénomène néfaste de flutter (résonance entre la flexion et la torsion : le flutter) surviendra à une vitesse élevée.

Fuselage

Exemple de fuselage de planeur en structure métallique

Le fuselage contient le cockpit, le train d'atterrissage, et éventuellement le Groupe Moto Propulseur. De solides pions d'ancrages permettent de porter le fuselage entre les deux demie-ailes. Le fuselage se prolonge vers l'arrière (poutre de queue) pour servir de point d'ancrage aux empennages, relativement loin du centre de gravité de l'aéronef. Le fuselage peut contenir un réservoir de carburant.

La structure essentielle d'un fuselage se compose :

  • de cadres et de lisses formant une structure
  • d'un revêtement non-travaillante (toile) ou travaillante (matériaux composites)
  • d'un système de connexion et d'attache des ailes et de l'empennage horizontal (Pions).
  • du train d'atterrissage
  • du Groupe Moto Propulseur et les éléments pour le mettre en œuvre (carburant...)

Le fuselage doit supporter les efforts lié à la charge utile (pilote, bagage), les efforts de traction du moteur (ou du câble de remorquage/treillage) et les efforts aérodynamiques des empennages. Ces derniers peuvent être très important à haute vitesse, le braquage des commandes est d'ailleurs limité à un tiers du débattement total au delà d'une certaine vitesse. Au niveau du train d'atterrissage, le fuselage doit être renforcé pour supporter la charge de l'aéronef lorsqu'il touche le sol et qu'il roule au sol.

Cockpit

Le cockpit ou poste de pilotage désigne l'espace réservé au pilote, son copilote. Il contient toutes les commandes et les instruments nécessaires au pilotage de l'appareil. Pour s'adapter à la taille du pilote, le siège ainsi que les palonniers peuvent être réglables. Dans le cas contraire des cousins spécifiques peuvent être utilisés. Le pilote est sanglé au siège par une ceinture de sécurité à déverrouillage rapide contenant 4 points (2 ventrales et 2 bretelles). Les planeurs de catégorie A (Acrobatique) disposent obligatoirement d'un cinquième point entre les jambes.

Les commandes de vols sont identifiés par des couleurs. Le rouge est réservé aux commandes d'urgences comme par exemple le largage de la verrière pour l'évacuation en vol. Une commande de couleur rouge ne doit normalement pas être manipulée en situation normale. Un cas particulier existe dans le cas où la commande d'ouverture normale de verrière (couleur blanche) est la même que la commande de largage de la verrière (couleur rouge), la couleur de la commande sera alors rouge.

Le planeur est conçu pour voler avec un pilote d'une certaine masse (généralement entre 70 et 110kg parachute inclus). Si le pilote est trop lourd, il n'a pas d'autre choix que de maigrir ! mais si il est trop léger, des masses additionnelles appelée vulgairement geuses peuvent être utilisées. Deux types de masses existes : Une masse à placer sous le pilote (de l'équivalent de ce qu'il manque au pilote pour atteindre la masse minimum) ou des masses prévues par le constructeur placées à l'avant du cockpit (la masse à ajouter est alors plus faible car le bras de levier par rapport au centre de gravité est plus grand).

Empennages horizontal et vertical

Les empennages situés à l'extrémité arrière du fuselage sont utilisés pour la stabilité du vol et pour le contrôle autour de deux des trois axes. Un empennage se compose d'une partie fixe et d'une gouverne permettant d'agir sur la trajectoire. Dans certains cas, il n'y qu'une seule grande partie mobile que l'on appel alors empennage monobloc. L'empennage horizontal est utilisé pour la stabilité longitudinale autour de l'axe de tangage, l'empennage vertical est utilisé pour la stabilité et le contrôle autour de l'axe de lacet. L'empennage horizontal est amovible dans le but de pouvoir transporter le planeur en remorque.

L'empennage horizontal peut être classique et fixé à la base de la dérive au niveau du fuselage, ou conçu comme un empennage en T et fixé en haut de la dérive. Une forme plus rare est l'empennage en V, dans laquelle deux surfaces de stabilisation et de contrôle inclinées fonctionnent ensemble comme gouvernail et profondeur. La trainée d'un tel montage est plus faible mais la construction et le pilotage est complexe.


La structure des empennages reprend les principes de construction d'une aile. L'empennage vertical peut contenir un système pour lester la queue du planeur (avec de l'eau ou avec des masses en plomb) pour ajuster le centrage de l'aéronef. Seul l'empennage horizontal se démonte dans le but de placer le planeur en remorque.

Les empennages génèrent des efforts qui vont permettre de stabiliser et diriger le planeur. La poutre de queue est fortement sollicitée car elle transmet l'ensemble des efforts au reste du planeur. Aussi, l'empennage horizontal ne permet pas de manipuler l'aéronef au sol et le pilote devra s'interdire d’exercer des efforts importants sur ce dernier.

Gouvernes de vol et de contrôle

Animation de l'effet des différentes gouvernes dans un aéronef

Une gouverne est une surface mobile permettant de diriger l'aéronef. A chacun des 3 axes est associé une gouverne, actionnée par une commande dans le cockpit :

  • Axe de tangage : Gouverne de profondeur actionnée par le manche d'avant en arrière
  • Axe de roulis: Les ailerons actionnés par le manche de droite à gauche
  • Axe de lacet : Gouverne de direction actionnée par les palonniers


Ces gouvernes sont construites selon les mêmes principes que la voilure et les empennages (longeron, nervure, revêtement...). Elles sont reliées à l'aéronef par un axe d'articulation, et actionnées par une commande. Le concepteur s'arrange pour l'effort nécessaire pour actionner la gouverne soit compatible avec l’effort que peut fournir un humain : ni trop fort, ni trop faible.

Aussi, une gouverne doit absolument être stable dans l'écoulement et ne jamais se mettre à osciller d'elle-même. Cette condition est rempli lorsque le centre de gravité de la gouverne est situé en avant de son articulation. Le constructeur de l'aéronef peut recourir à des contrepoids placés à l'avant de la gouverne pour y parvenir. Il faut veiller à conserver cette condition, notamment lors des petites réparations sur une gouverne. Le constructeur limite parfois l'ajout de masse au bord de fuite d'une gouverne à seulement quelques grammes !

Techniques de construction

Les techniques de construction des planeurs sont nées de l'histoire et des avancés technologiques. Les premières se basaient sur une structure solide qui assure la résistance de la cellule, recouverte d'une peau qui assure l'écoulement aérodynamique optimal (notamment les structures en bois recouvertes de toile, ou en tubes d'aciers recouvertes de toile). Est arrivé ensuite les peaux rigides : une mince feuille de contreplaqué rigide ou d'aluminium rigide remplace la toile. La structure peut être allégée car la peau mince contribue à la résistance, et sa rigidité permet l'éviter la déformation des profils dus aux efforts aérodynamiques qui s'exercent. Enfin, l'avènement des matériaux composites ont permit l'élaboration de structure monocoque (ou semi-monocoque) : la peau seule est capable d'absorber les efforts nécessaire et il n'y a quasiment plus de structure. De telles structures quasi-monocoques sont réalisées avec des matériaux composites : il s'agit de tissus résistants (à base de fibre de verre, de carbone, d'aramide...) noyées dans une résine (souvent de la résine époxy pour les planeurs). La haute résistance de ces matériaux composites permet de concevoir des ailes mince. La fabrication dans un moule permet la mise en forme très précise de la peau. Les performances sont alors optimales.


Les pièces en composites

Les pièces en composites sont faites de tissus imprégnés de résine. Le tissus lui-même peut être fabriqué à base de fibre de verre, de fibre de carbone ou de fibre d'aramide, de différentes grosseurs, et tissées suivant différentes armures. L'orientation de chaque couche et le nombre de couche de tissus superposées est choisi en fonction des efforts que la pièce doit absorber. Enfin, une pièce peut être conçu en structure sandwich pour augmenter la rigidité des grandes surfaces. Pour le pilote, il est important de noter qu'un défaut dans une peau d'une structure monocoque ou semi-monocoque a potentiellement un impact sur la solidité de l'aéronef. Pour le mécanicien, une réparation nécessitera de connaître avec précision toute la composition de la peau.


Assemblages démontables à sécuriser

Les assemblages démontables peuvent être réalisés par des vis, des écrous, des pièces clipsés ou encore par un simple axe. Il est impératif que ces assemblages ne puisse jamais se défaire d'eux même sous l'effet des variations de températures et des vibrations. Les constructeurs appliquent alors des techniques pour sécuriser de manière absolue les assemblages critiques de l'aéronef. Certains éléments sont à vérifier lors de la visite pré-vol, notamment les branchements rapides des commandes de vol entre les ailes et le fuselage, et entre le fuselage et la plan fixe horizontal.